Libre-échange Le bœuf européen cherche à se protéger de la viande sud-américaine
Le Copa-Cogeca a défendu le secteur de la viande bovine européenne, le 29 novembre 2016, au Parlement européen. Il craint les conséquences négatives que pourrait avoir un accord de libre-échange entre l’Europe et l’Amérique latine.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (Copa) et la Confédération générale de la coopération agricole de l’Union européenne (Cogeca) organisaient le 29 novembre 2016 une réunion au Parlement européen sur la viande bovine. Leur objectif : mettre en garde contre les conséquences d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
« La production de viande bovine en Europe est réalisée dans 2,5 millions d’exploitations, présente Jean-Pierre Fleury, le président du groupe de travail sur la viande bovine au Copa-Cogeca. Ce secteur, qui pèse 30,5 milliards d’euros dans la production agricole totale de l’Union européenne, est un segment essentiel de l’agriculture européenne. Dans le secteur bovin, les producteurs européens sont les garants d’un modèle d’exploitations familiales qui doit être préservé. » Jean-Pierre Fleury insiste sur la contribution de la viande à une alimentation équilibrée, à l’emploi en zones rurales, et à l’environnement grâce aux puits de carbone formés par les prairies.
Imposer des contingents tarifaires
Mais selon le syndicaliste français, le secteur fait « face à une concurrence accrue des importations, notamment pour les découpes à forte valeur. Une nouvelle étude européenne sur l’impact commercial confirme que les prochains accords auront des répercussions catastrophiques sur le secteur européen de la viande bovine, sauf si des contingents tarifaires sont imposés sur les importations, notamment pour ceux négociés avec le Mercosur. »
Selon le Copa-Cogeca, un accord avec l’Amérique latine nuirait à la viande bovine, insistant sur les normes de qualités imposées en Europe mais inexistantes outre Atlantique. « Ils n’appliquent pas par exemple les mêmes normes de traçabilité et peuvent utiliser des accélérateurs de croissance qui sont interdits au sein de l’Union européenne, précise Jean-Pierre Fleury. Nous avons aussi les normes les plus élevées au monde concernant le bien-être des animaux. »
Une concurrence déloyale
Le Copa-Cogeca assure être satisfait des nouvelles recommandations formulées par l’Union européenne sur les marchés agricoles, qui soulignent la position de faiblesse des producteurs au sein de la chaîne alimentaire, et demandent une législation pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales.
« Le secteur de la viande bovine est, avec le secteur européen des fruits et légumes, celui où les marges des distributeurs sont les plus fortes, rappelle Jean-Pierre Fleury. La législation est donc une nécessité pour nous. »
[summary id = "10024"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :